lundi 28 septembre 2015

Etre juge ?

On se place souvent en tant que juge, et cela dans bien des situations. Juger des gens c'est facile, c'est accessible, et tout le monde le fait, plus ou moins avec brio et discernement. On appose un jugement, dès qu'on émet un avis sur quelqu'un ou quelque chose. Cela peut aller de " il est canon  " à " c'est vraiment une chagasse ". Et juger quelqu'un, c'est obligatoire, on le fait sans y penser, c'est sans fin et c'est HUMAIN. 


Dans tous les cas, on remarquera que dans nos têtes, on a un jugement au présent, qui se révèle donc pour nous présent dit d'actualité ou d'énonciation  ( là c'est la littéraire qui parle désolée ). C'est vrai que ce serait bizarre de penser " il me semble qu'elle a l'air sympa " ou " on dirait que c'est le même tshirt que moi " . Notre cerveau pose le jugement premier en terme de spontanéité, et le jugement second, qui sera plus réfléchi, en terme d'expérience, mais souvent biaisé par ce méchant jugement préjugeant.

Exemple : Une personne passe dans la rue, et c'est votre voisine. 

Vous allez penser : " J'ai déjà vu cette dame quelque part. ( jugement dit de spontanéité )  Tiens mais oui.... c'est ma voisine ! ( vous la classez donc avec un jugement d'expérience puisque elle est liée à un contexte particulier ) 

On juge tous d'abord au physique... Ne niez pas, ce n'est pas possible autrement. Le premier sens qui parle lorsqu'on voit une personne est la vue. La rencontre est tout d'abord visuelle. Alors on émet un jugement sur le physique, sur l'aspect de la personne. Et c'est normal ! Comment faire autrement puisque nous n'avons pas d'autres indices ? 

Exemple : Une nouvelle camarade arrive dans votre classe. 

Vous allez penser : " Tiens elle est mignonne, j'aime bien son sac ! Et son manteau aussi est pas mal ! 

On donne ici un jugement très superficiel, et certains s'arrêtent juste à cela en rajoutant un jugement que j'appellerais le jugement préjugeant...

Exemple : Un mec vous demande du feu dans la rue et vous gratifie d'un merci en souriant.

Vous allez penser : " Pourquoi il me sourit comme ça ? Je lui ai juste donné du feu hein ! Ca sert à rien de me draguer comme ça et puis j'ai déjà un keum, et le coup du briquet c'est éculé depuis 1000 ans mon gars, change tes platines ! " ( bon, ok, c'est moi qui pense comme ça, je pense pareil dans la vraie vie, et il m'arrive aussi de parler comme ça .... ) 

Bref, on a ici un jugement préjugeant qui juge une attitude, ce qui est un peu plus recherché qu'un jugement physique, mais qui s'embourbe dans les préjugés du gros lourd dragueur, alors que ce mec cherchait juste du feu, qu'il est en couple depuis 5 piges, et qu'il vous a sourit parce qu'il a vu que vous aviez du persil entre les dents.

Compte tenu de mes origines asiatiques, j'ai eu le droit à mille jugements préjugeants, mais là, ça s’apparenterait plus à du racisme de base. La discrimination raciale est facile et méchante, et n'importe quel abruti dans la rue, vous trouvera une blague raciste anti-jaune. ( hey tu saurais pas comment réparer mon iphone, t'en fabriques dans ton pays ! mais qu'est-ce que tu fais encore là ? Y a les nouvelles Nike qui sortent bientôt, va à l'usine ! ) BREF. 

On passe ensuite au jugement qui est le plus intéressant selon moi, et qui explique bien des choses souvent : le jugement que j'appelle contextuel, ou plus facilement jugement par expérience 

C'est celui qu'on introduit souvent dans notre jugement préjugeant sans le savoir ( on en a tous un, ne faites pas les saints ! ) . C'est aussi celui qui est un peu plus réfléchi, et qui explique bien des choses parfois. 

Exemple : Vous allez au supermarché. Il y a votre meilleure amie qui est avec votre ex et qui rigole joyeusement en le zieutant de haut en bas ( limite elle lui mettrait une main aux fesses derrière le rayon petits pois que ça vous étonnerait pas ) . Vous pensez direct " LA PUTE ( ou un petit sobriquet moins vulgaire bien entendu )  ". 

Mais pourquoi penser directement ça ? En plus en un terme erroné puisque votre amie n'a rien d'une prostituée à l'instant présent. On utilise à tort des insultes sans en connaître le sens. 

Vous êtes énervé parce que votre meilleure amie c'est une amie bien spéciale, que vous lui avez confié tout le mal que ce dit ex vous a fait, qu'elle connaît donc votre histoire avec lui et qu'elle le taillait avec vous lors de vos soirées vaudou spécial ex. Là elle le flatte, elle le mate, et vous vous sentez trahie. Elle a abusé de votre confiance, et vous remettez en question toute votre amitié depuis 1995. Est-ce que quand elle m'a dit que j'avais des jolies chaussettes en cm1, c'était pour que je partage mon BN avec elle ? 

Bien entendu, je vais super loin, je suis un peu trop extrême parfois, mais j'espère que vous saisirez la nuance très subtile de ce jugement par expérience. 
Il est ici question de contexte, et de ce que vous avez vécu. Quelqu'un d'extérieur à la scène et à votre histoire personnelle verra juste un couple en train de se former, ou des amis très très proches ou .... ( bon ok, je n'enfonce pas le couteau dans la plaie ) 
Ce jugement est subjectif, puisque aucune autre personne ne pourra avoir la même vision que vous. 

Je crois que j'ai fini avec cet article psychologie de comptoir, qui m'a beaucoup plu à écrire. Les raisons de cette rédaction sont toutes particulières et touchantes pour moi, puisque j'ai souvent été jugé à tort, et souvent très méchamment. On ne sait pas qui est cette personne en face, cette personne à côté de nous dans le bus, cette amie de longue date. Cette personne derrière l'écran. On ne connaît pas son histoire, ni ce qu'elle a vécu. On peut feinter qui on est réellement, on peut mentir, on peut se mentir. On peut être une toute autre personne aux yeux des autres. Et je vous assure que c'est extrêmement facile. 

On m'a jugé beaucoup sur mon physique, sur mon attitude. Et c'était dur. Parce que j'avais le sentiment que ces personnes se trompaient. Ne me connaissaient pas, étaient dans l'erreur. 

Et puis j'ai cessé d'y penser. 

Je sais qui je suis, ce que j'ai vécu et je suis forte de tout ce que j'ai traversé. Etre juge c'est facile, être jugée c'est dur. 



Cette fille-là, assise au fond de la classe ( elle s'exclue toute seule ) , avec ses lunettes de marque ( elle doit être riche ) et ses petits gâteaux ( ça se trouve elle a des problèmes de boulimie ) , cette fille qui ne parle presque à personne dans la classe ( elle fait son asociable, c'est une prétentieuse ) . Qui s'habille bien, qui a du style ( on comprend pourquoi ce n'est pas la tête de classe, elle passe tellement de temps à s'habiller le matin, qu'elle oublie de revoir son cours )  Cette fille c'est moi. 

Pour être digne de juger les gens, il faut d'abord apprendre à les connaître. Et ensuite, on les COMPREND. 


jeudi 24 septembre 2015

Les gens autour

Je me rends compte, au fur et à mesure de la vie, que les gens autour de moi se divisent en plusieurs groupes parfois bien distinguables.

Il y a tout d'abord mes amis et ma famille. Les gens proches qui ont prouvé leur attachement et leur implication dans ma vie. Je leur parle régulièrement, au moins une fois dans le mois ! Et ils pensent à mon anniversaire.  Cependant, les gens en qui j'ai totalement confiance, une confiance aveugle, saine et presque soeur d'abandon, tiennent sur une seule main.


Il y a ensuite les gens qui ont compté, mais par intermittence. Ceux qui ont marqué ma vie d'une façon ou d'une autre. Je mets dans le même sac mes exs, mes exs meilleurs amis ( ça fait beaucoup d'ex ... ) , mon psychiatre. Ce sont des gens qui ne comptent plus aujourd'hui ( pas de la même façon, ou plus du tout ) , mais grâce ou à cause desquels j'ai du faire un changement dans ma vie.

Comme tout le monde, j'ai mon lot de connaissances. Des gens croisés pendant un séjour de vacances, en milieu scolaire, en activités extrascolaires, au cours de voyage. Ce sont des gens que je ne considère pas comme des amis, mais auxquels je peux parler de temps à autre avec un réel plaisir !

Il y a ensuite tout le reste, que j'appelle la masse, des gens que je ne considère pas comme mes amis, ni comme des connaissances, mais qui sont nécessairement présent dans mon cercle de vie, à différentes époques, sans que j'attache une importance quelconque à leur existence. Certains profs, les filles de ma classe par exemple. Dans le lot il y a aussi des personnes bien mal intentionnées et mauvaises, mais comme elles restent dans la masse, elles peuvent bien penser ce qu'elles veulent.

Ce que j'ai compris et retenu de cette classification un peu hasardeuse, c'est que les catégories sont très, voire trop souvent mouvantes. Beaucoup de gens que je considérais comme des amis sont passés au statut de connaissance, voire pire, de " masse ". Et à l'inverse, des gens que je considérais comme connaissance sont devenus des confidents auxquels je parle régulièrement !

J'ai l'impression que la vie c'est un peu comme une foule de gens, de visages qui défilent sans qu'on puisse prendre le temps de les photographier. Aujourd'hui je me souviens des potes de lycée, ceux à qui j'ai dit " oui tu seras à mon mariage ". Les mêmes qui aujourd'hui, ne me parlent plus du tout, et n'ont même pas remarqué mon absence de leur fil d'actualité.

Je me souviens des gens qui m'ont aimé sans doute, des gens qui ont traversé mon existence d'une façon douce et délicieuse. Ceux que j'ai aimé d'un amour sincère laisseront toujours une volute de fumée dans l'âtre délicat de mon coeur.

Je me souviens, je fais le constat de ceux qui restent. Je pense à ma grand-mère qui elle n'est pas restée.



mardi 8 septembre 2015

Karma believer

Je crois au karma. Je crois qu'on a tous ce qu'on mérite, un jour ou l'autre. Ca ne se résume pas à " les méchants seront punis " comme on peut le croire. Je pense qu'il y a aussi une part de " la roue tourne " J'y croyais déjà un peu avant, mais j'y crois surtout parce que c'est en train de m'arriver, ça m'arrive, ça me submerge, ça me tente, et j'ai de la chance.



Ceux qui me suivent depuis le début du blog, savent à quel point j'ai vraiment souffert, galéré, et ce à plusieurs échelles. Bien entendu, la souffrance est somme toute personnelle, et je suis seule juge de ce qui m'a affecté et de ce que j'en ai fait. Compte tenu de ma vie et de la personne que je suis aujourd'hui, je peux dire sans rougir, que je suis plutôt fière de moi.

J'ai aussi compris cela cette année, qui a été non seulement riche d'enseignements mais aussi de rencontres marquantes et touchantes. Certains ont posé leurs bagages le temps de quelques mois, d'autres sont partis plus tôt que prévu, et d'autres encore tiennent fidèlement la barre de ma vie avec moi. Tous ont été des pierres blanches sur le chemin de ma construction personnelle, mais aussi de mon engagement face à mon envie d'aller mieux.

Parce que ça commence par là, se dire, je n'ai plus envie. Stop. J'arrête. Je veux réussir. Je veux me plaire. Je veux être heureuse, et avoir une vie pleine. Pleine de ce que j'ai envie d'en faire. Des envies de sorties, de petit déjeuner au lit, de glande toute la journée en pyjama, de soleil sur la nuque et de promesses tenues. Ce qui importe c'est ce que je fais de ma vie, et ce que j'ai finalement réussi à en faire à présent me convient.

J'ai aussi appris qu'on ne pouvait pas plaire à tout le monde, que tout le monde ne pouvait pas m'apprécier, et je ne leur en veux pas le moins du monde. Chacun a son caractère, ses préférences, et je ne rentre pas forcément dans leurs critères moraux non plus. Je suis peut-être un peu trop bavarde, exubérante ou agitée, mais ceux qui m'aiment et me connaissent m'acceptent comme je suis. Je ne cherche pas à me faire de nouveaux amis, ceux que j'ai me suffisent et je suis assez grande maintenant pour comprendre que les gens ne sont pas tous bien intentionnés.

Je dresse un constat certes utopique, mais je vais mieux. Je ne peux pas le cacher, ni le nier. Ca se voit, ça se sent. Ca s'entend presque. J'avais ouvert ce blog pour parler principalement de ma peine, de mon envie de vivre folle et des pensées quotidiennes. Aujourd'hui, comme je vais beaucoup mieux, j'hésite à le fermer. Est-ce qu'une vie heureuse vous intéresserait de la même façon ?
Je ne vous cache pas que le blog avec mon amoureux me prend énormément de temps également...

Et avec mon amoureux, on est très très heureux, et c'est aussi pour cela que je vais de mieux en mieux. Je sais que plus jamais, au grand jamais, je ne serai seule.

Parce que moi aussi, finalement, j'ai eu ma part du gâteau.