samedi 28 février 2015

Attendre et être attendue

Je suis bien contente en ce moment. Tout a l'air de bien aller dans ma vie. Et je retrouve ce sentiment bien plaisant, de légèreté, de lâcher-prise, de "tout est bien".

Hier, le Chaton m'a accompagné à la gare, en me promettant qu'il viendrait aussi m'y chercher quand je rentrerai. J'espère qu'il tiendra sa promesse, c'est important les promesses.
Il a trainé ma valise tout le long de l'avenue qu'on a remonté, et j'ai eu un de ces moments. Un de ces moments où j'ai souri pour moi-même, un peu égoïstement parce que j'étais bien. Je savais que je partais, mais aussi que j'allais le revoir bientôt. J'étais là à sourire comme une idiote, et je l'ai regardé à la dérobée, et il souriait aussi. Pourquoi je ne sais pas, peut-être parce qu'il pensait à autre chose, mais je suis assez naïve pour me dire qu'il pensait à moi. Alors moi j'étais contente, contente de savoir qu'on était dans le même état, et au même moment. Oui ça y est, je redeviens niaise.



C'est drôle, parce que maintenant, je me dis que j'aurais toujours quelqu'un qui m'attendra à mon train, qui viendra me chercher. J'espère tellement qu'il sera toujours près du panneau d'affichage, à guetter ma silhouette, et à avoir le coeur qui bat un peu trop fort.
Etre attendue, c'est toujours agréable. Je me dis il y a quelqu'un qui m'attend, qui me prévoit dans son planning, qui patiente pour moi, et qui m'espère. Et je ne suis pas le genre de personne à arriver en retard. Je ne comprends pas ce principe de se faire désirer...

Et, à l'inverse, quand c'est moi qui attend, je me pose en personnage actif. J'essaye de faire autre chose, de ne pas être esclave de mon téléphone ou d'un bruit du chat facebook. Je me prépare, je me fais jolie, je me parfume, je prends du thé. J'ai pas envie de devenir dépendante de quelqu'un, j'ai envie de changer ma place dans ma relation. Je veux pas être esclave de quelqu'un.
Il a sa vie, j'ai la mienne mais si on se croise, ça pourrait être cool.

mardi 24 février 2015

Un endroit rien qu'à moi

En me baladant Dimanche après-midi, un peu sans but, mais toujours éveillée, j'ai découvert un endroit qui m'a plu. C'est une assez longue pente, avec une sorte d'église tout au bout. C'est pavé tout du long, je pense que c'est une assez vieille rue. Je me suis posée sur le parvis de cette église, et j'étais bien.
J'ai vu des gens passer, des familles, des mecs bien habillés, et un vieux pervers m'a même proposé de monter dans sa voiture.
Y avait un peu de vent, mais beaucoup de soleil, alors on le sentait pas trop, ça allait plutôt bien, j'étais assise, je surplombais un peu la ville, c'était beau, j'avais la sensation que j'étais bien, que j'avais enfin trouvé cet endroit où je pourrais revenir quand je n'irais pas bien, simplement pour faire le point. Pour me poser. Souffler.



Parce que j'ai l'impression d'être à un tournant dans ma vie. De devoir faire des choix. J'ai, me semble t-il, la possibilité de changer du tout au tout. De rentrer dans une case, de devenir une fille bien et sans histoire. C'est un peu attirant, mais d'un autre côté ça ne me plaît pas du tout. Sans doute parce que j'aime avoir des histoires à me raconter, et veiller tard le soir en me disant que je ne suis pas quelqu'un de très recommandable, et que je n'y peux rien.
Je crois que je suis profondément triste, peut-être un peu mélancolique. Pas tout le temps, mais si on me cherche bien, c'est très facile de me faire pleurer.

C'est aussi ça, je me dis que je suis trop sensible, que je prends toujours tout trop vite, trop fort, que je ne réfléchis pas avant d'agir, que je perds souvent le contrôle. Je sors d'une période où je me disais tous les jours, mais est-ce que c'est moi , est-ce que je ne joue pas un jeu tout le temps, est-ce que je suis naturelle ou est-ce que je surjoue tout le temps ?

Je crois que je me prends beaucoup trop la tête. Il faudrait que j'arrête. Faudrait que je temporise, faudrait que je m'extériorise. Et faudrait que j'accepte de tomber parfois.

lundi 23 février 2015

Les petits bonheurs de la semaine #6

Article un peu en retard, mais dimanche, j'ai vu le Chaton, donc je n'ai pas eu trop le temps d'écrire. Non, en fait je n'ai carrément pas pris le temps.


Les résultats de partiels. Une brise légère dans la nuque. Un air de musique qui monte de je ne sais où dans la rue. Une ballade. Des photos. Un chocolat chaud Milka délicieux. Deux nouveaux amis. Trop de temps au téléphone. S'illuminer. Mes collocs préférées. Du temps pour moi. De vrais câlins, avec de la tendresse dedans. Et des baisers longs, mais jamais assez. Finir les cours en avance. Des courgettes à la poêle dans de l'huile d'olive avec du gros sel. Ne pas oublier ses clés en rentrant. Arriver en avance. Instagram. Etre bien. Se sentir à sa place. Se dire qu'on réussit sa vie. Une petite attention. Le magasin La Chaise Longue. Adorer faire les courses. Des artistes de rue. Une paire de bottines déjà usées. Une robe d'enfant sage. Un caractère qui se dessine enfin. S'habituer. S'oublier. Etre marmotte le jour et chauve-souris la nuit. Lire. Le soleil. Tanguer, attendre avant de passer de l'autre côté. Se construire. Se poser des questions. Veiller tard. Guetter son téléphone. Sourire. Redevenir très jolie.

mardi 17 février 2015

Tag cocooning

Ha, un nouveau tag ! J'ai été taggué par LesJeuxdeMaux et je la remercie ! 



1. Qu'aimes-tu lire/regarder lors d'un moment de cocooning ?
Je mets ma chanson relaxation, c'est à dire Big Jet Plane d'Angus & Julia Stone , et j'écris. Je n'aime pas lire pour me relaxer, surtout que je ne lis pas des choses faciles en général. Sinon je regarde une série qui me détend, comme New Girl !

2. Qu'aimes-tu porter ?
J'adore être en jogging molletonné. Je vais de moins en moins en cours comme ça, mais ça m'arrive parfois, tellement je suis bien dedans. Je compte sérieusement m'acheter une grenouillère.

3. Comment te maquilles-tu ?
C'est assez soft en général, mais j'adore les paillettes. Donc il n'est pas rare de me voir avec un trait de liner pailleté, même si il n'y a rien de particulier à fêter. 
En ce moment, j'ai la mine un peu grise, donc je mets du blush et un peu de fond de teint. Et un rouge à lèvre teinte Macchiato de chez Clarins.  

4. Quel vernis portes-tu ?
En ce moment j'ai un rouge vif qui tire sur l'orange, mais c'est super rare, je me sens un peu femme fatale avec ça, et ce n'est tellement pas moi. D'habitude j'ai des paillettes partout, ou un taupe très mat assez discret. 

5. Qu'est-ce que tu manges et bois ?
Je mange beaucoup trop de pâtes. Mais sinon cette année , j'essaye de manger plus de légumes, j'ai récemment cuisiné un vrai brocolis et j'étais super fière de moi. Je fais aussi de bonnes ratatouilles. Généralement je fais très attention à ce que je mange. Je bois de l'eau du robinet haha, mais sinon un peu de grenadine. 

6. Quelle est ta bougie favorite ?
Je n'ai pas trop le droit d'allumer de bougie dans mon foyer donc je n'ai pas trop eu l'occasion d'en avoir une préférée... Mon amie Marie de la fac en a une chez elle, une Yankee Candle en jarre qui sent divinement bon, je crois que c'est black cherry ! 

7. Quelles activités extérieures aimes-tu faire ?
J'adore me balader sans but dans la ville, pour trouver un coin sympa pour se poser ou une bonne adresse de restaurant. Sinon j'aime bien les ballades à cheval, même si ça fait super longtemps que je n'en ai pas faite.

8. En profiterais-tu pour aller seule au cinéma ?
Je n'y suis jamais allée seule. Déjà à la base, je ne suis pas trop cinéma... donc y aller toute seule...

9. Quels sont tes sites de vente en ligne favoris ?
Je n'achète pas vraiment en ligne donc je ne peux pas dire... mais j'aimerais beaucoup acheter sur Etsy !

lundi 16 février 2015

Un nouveau cycle

Des nouvelles peut-être ? Je suis désolée de vous avoir laissé sans nouvelle depuis un bon moment...
Ces derniers temps, ma vie a connu moult rebondissements. J'ai oscillé entre des envies de vivre toujours plus haut, toujours plus fort, et des envies de me jeter sous un camion. J'ai l'impression que je sors d'une période assez dérangeante, où j'ai eu quelques problèmes de santé et où j'ai reconsidéré pas mal de choses.



Ha oui, et puis il y a Lui. Une Majuscule s'il vous plaît ! Il est arrivé dans ma vie, alors que je stagnais, j'attendais bêtement quelque chose, une histoire, une déception, quelqu'un. J'avais un peu perdu espoir à vrai dire, je me disais, le bonheur d'un couple sera pour moi, mais dans tellement longtemps. Et puis, je commençais à être vraiment lassée de voir des garçons, sans les fréquenter vraiment. C'était juste glauque, dégradant et un poil déprimant. Non, carrément déprimant en fait. Mais c'est fini, je vais devenir une fille fréquentable.

Bien entendu, ce sont les prémices, j'avance à petits pas, mais si je vous en parle ici, c'est qu'il a déjà son importance. On se pose toujours des questions au début d'une relation, et pour moi, il y a plusieurs stades à dépasser. Je ne vais pas dire que je suis stratégique, mais j'envisage les choses d'un point de vue très technique, les émotions et tout le tintouin se rajoutant bien après. Donc je ne suis que question, je veille tard le soir, j'écris énormément, et je pense à lui beaucoup. Pas toutes les secondes, pas à chaque souffle, mais il est toujours dans un coin de ma tête, parce que je me dis que celui-ci saura peut-être m'aimer comme il faut, prendre soin de moi, et m'apprécier à ma juste valeur. Et me mériter.



Je me suis aussi posée la question - et ça m'a mis dans un état pas possible d'ailleurs - lui peut m'aider, je peux me confier à lui, il peut être une épaule, il peut me comprendre... mais moi ... qu'est-ce que je peux lui apporter ? J'ai souvent l'impression que je suis une petite amie inutile, que je suis assez passive, j'ai tendance à ouvrir grand le bec en attendant la pitance. Et j'aimerais vraiment changer ça. Je sens bien que ce n'est pas le genre de mec avec qui je suis d'habitude, lui il a l'air beaucoup plus sensible, et j'ai déjà l'impression de lui en avoir dit plus en quelques jours qu'à mes exs en un an... Et ça pour moi, c'est déjà beaucoup.

J'ai souvent eu tendance à aller trop vite dans mes relations, à monter sur mes grands chevaux comme on dit. Et le plus souvent à tort, parce que mes exs ne partageaient que rarement mes envies malheureusement. Mais avec lui, j'ai bien envie de prendre mon temps, quitte à le faire attendre un peu, garder un peu de mystère pour s'émerveiller tous les jours. J'ai pas envie non plus de me fixer de but ou d'objectif à atteindre, je reste quand même dans la spontanéité, mais j'aimerais juste réussir à me mesurer, à ne plus être aussi passionnée qu'avant, parce que ça me bouffe juste la vie de m'inquiéter tout le temps pour quelqu'un ( surtout quand la personne en question n'en a rien à carrer de moi ! ) et ça prend tellement la tête de toujours se poser trop de questions. Bien entendu, je suis dans cette période, mais c'est parce que c'est le début... j'espère calmer mon esprit avec le temps.



J'espère ne pas vous avoir trop inquiété avec ce désert d'article. Je suis toujours là, promis. Et pour encore un bon bout de temps je pense.

dimanche 1 février 2015

Gélules par gélules

Je suis allée chez un nouveau psychiatre qui m'a changé mon traitement. J'ai désormais un médicament spécial bipolaire à ce qu'il paraît. Inscrit sur la liste 2, interdit aux enfants et sur prescription obligatoire.

C'est drôle, parce que j'ai l'impression que je ne m'habituerais jamais à prendre ces gélules. Ces petites particules solides qui se liquéfient dans mon estomac et qui se diffusent sournoisement dans tout mon corps.

Parfois je les regarde longuement avant de les mettre en bouche, je me dis tiens je suis condamnée à ça tout ma vie. Faut que ça devienne une habitude. Certaines, je les avale tout rond, le Depakote 250, je n'aime pas ça du tout, ça a le goût de l’hôpital psychiatrique. Ça me fait peur, je grimace, j'avale ça avec de la grenadine très vite.



Je crois que je suis esclave de mes médicaments, sans eux je suis rien du tout, certains changent mon humeur d'une façon totalement hallucinante. Si je les prends pas je sombre, je me noie toute seule dans ma mélancolie. Alors je les prends, parce qu'il faut bien, et que je sais pertinemment ce qui m'arrivera si je ne les prends pas. J'irais de dépression en dépression, je recommencerais à faire n'importe quoi, je serais plus vraiment moi, j'aurais plus conscience du jour et de la nuit, j'oublierais de manger, je parlerais plus beaucoup ou pour dire des choses totalement insensées, je perdrais encore 20 kg en 1 mois, je redeviendrais toute petite, toute fragile et démunie face aux bruits autour. Et ça, je vous assure que je ne veux pas. Même si cette période avait un côté très excitant, même si c'était bien qu'on s'occupe de moi, je veux plus jamais. Et j'ai tellement peur que ça arrive.
Aller d'examen en examen, d'electrocardiogramme en electrocardiogramme, se faire choquer une fois, se faire perfuser et avoir des bleus, se faire peser toutes les semaines et venir quémander des médicaments aux infirmières avant de dormir ... Au secours, plus maintenant, plus jamais, plus jamais jamais. 

Ces séjours en hôpital psychiatrique m'ont fait terriblement peur, et je n'ai réalisé ce qui m'était arrivé que très récemment. Alors j'étais tombée si bas ? J'en suis arrivée à une telle extrémité ? Avant mes séjours, je me vantais de n'être jamais allée à l'hôpital, qu'il ne me soit jamais rien arrivé de grave niveau santé. Et bien je crois que là j'ai rempli tout mon quota.
Je me rappelle encore les gens que j'ai vu, un gitan tatoué de partout qui s'inventait mille vies toutes plus palpitantes les unes que les autres, et qui m'avait même demandé en mariage un jour, mais je crois bien qu'il était défoncé, enfin bon, ça m'avait fait plaisir quand même. Y avait aussi cette femme perpétuellement enceinte qui était totalement hystérique, qui était placée en isolement, avec son ventre énorme, elle parlait tout le temps, elle ne racontait que des conneries, c'était à la fois fascinant et super flippant. Y avait aussi un type bourru, avec une veste en cuir façonnée par le temps, les tempes dégarnies et la bouche de travers, il m'a appelé Salope un jour que je prenais mes médicaments, et je ne sais toujours pas pourquoi. Il y avait aussi ce vieil homme qui avait des airs d'Alain Delon, mais en beaucoup moins classe et en plus vulgaire aussi, qui sentait le tabac et qui avait des pieds gigantesques. Cette petite mamie aux cheveux roux et au nez crochu de sorcière, qui portait le même prénom que ma maman, avec des yeux bleus délavés et qui ne souriait presque jamais. Y avait aussi ce type un peu perdu, qui me faisait des câlins, on avait presque construit quelque chose ensemble, mais je savais bien que je n'irais pas bien loin avec lui de toute façon. Je me rappelle également de cette fille, que j'ai recroisé depuis, qui avait mon âge, qui en était à son 4ème ou 5ème séjour, qui s'appelait Marina, et qui m'avait dit un jour "tu as de beaux cheveux, je peux toucher ? " pour finir par me serrer la gorge pendant 5 bonnes secondes. J'ai vraiment cru mourir ce jour-là.



Ma maladie me semble de plus en plus envahissante. En même temps, c'est un vrai paradoxe, j'ai l'impression d'être totalement dépassée, mais de bien vivre avec. Certains disent que c'est un prétexte, que je m'invente des problèmes, que c'est dans ma tête. Et j'ai beau dire que non, ça reste une question délicate. Bien entendu que c'est dans ma tête, mais il se passe un truc chimique, ce n'est pas juste "moral".
Je suis dans une période un peu bizarre en fait. Je ne suis plus perdue, mais je me pose de plus en plus de questions. Comment ça sera quand je vais être mère, comment ça sera quand je vais perdre ma mère, qui va s'occuper de moi, comment je vais faire pour avouer à la personne que j'aime que je suis malade un jour, comment est-ce qu'il le prendra, est-ce que je préfère les sushis au saumon ou au thon ? Ce genre de questions.


J'ai vu une de mes soeurs jumelles ce week-end, ça m'a fait bien plaisir. On a fait des trucs plutôt cools, comme aller au resto, aller à un concert électro ou faire un tour de Tours. Et ça m'a fait vraiment du bien. Je sortais d'une semaine un peu éprouvante, un peu fatigante, à pleurer deux jours de suite et à pas aller à tous les cours.
J'ai vu aussi un... un ami ? Un... un ... plan cul ? Un... non en fait je ne sais pas trop ce que c'est. Juste, il m'a fait beaucoup de bien, il m'a remonté le moral. En arrivant chez lui, il m'a demandé si j'allais bien, et je lui ai répondu très franchement que non. Et le lendemain, au petit matin, il y avait des croissants, du jus d'orange, et un café trop sucré sur la table basse. Et tandis que je fumais une clope, il a saisi sa guitare, s'est mis à gratter et à chanter en même temps, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Moi je souriais comme une idiote, j'étais bien avec lui, lui il voyait rien il fermait les yeux, peut-être qu'il jouait pour lui-même, j'en sais rien, ou pour moi, enfin bon, je me disais tiens je suis encore en train de vivre un moment cinéma. Et ça m'a tellement mise de bonne humeur, ça m'a tellement fait du bien, ça a un peu illuminé ma journée. Ouais en anglais on dirait You made my day.
J'avais bien besoin qu'on me cajole, et qu'on me dise ma chérie,le souffle haletant au creux de l'oreille et de mes cheveux défaits par les draps.

J'espère que la semaine qui se profile sera bonne, je vous embrasse bien fort très chers lecteurs et lectrices.