mercredi 20 août 2014

Première approche de l'animation : émerveillement et autres tracas

Par où commencer, que dire ? Comment bien l'exprimer ? J'ai repensé cet article mille fois pendant ces 2 semaines, de peur d'en dire trop, ou pas assez. Finalement, je vais laisser courir mon doigt le long du clavier, quitte à vous sortir tout d'un bloc.



Comme vous le saviez ( ou pas ) pendant 2 semaines, j'ai donné de mon temps gratuitement, pour des enfants de 7à 17 ans en colonie de vacances, certains en situation de handicap ( moteur, mental ou les deux ) . J'avais très envie de faire ce séjour, déjà parce que j'aime beaucoup faire du bénévolat, et ensuite parce que je savais que ça allait être une expérience humaine enrichissante. Et puis sur mon CV, ça fera son petit effet je pense. J'aimais beaucoup le concept de tolérance de ce camp de vacances, qui permettait d'intégrer des enfants en situation de handicap avec des enfants " valides ". Si vous êtes intéressés par le projet, n'hésitez pas à me mailer, ça fera toujours plaisir d'accueillir de nouvelles têtes ! L'association est basée au Mans et le séjour se déroule en Bretagne, vers Port Navalo !

Le premier jour, je dois avouer que j'étais très démunie, un peu décontenancée. Toujours très motivée, mais je ne m'attendais pas à ce que ça soit aussi dur ! Un enfant avec des troubles autistiques a fait une crise de 20 minutes et refusait totalement de s'asseoir dans le minibus, il a même cassé des bagages... un autre passait son temps à taper ( doucement ) les animateurs et a leur enlevé leur lunettes sans crier gare. Je débarquais totalement, et le handicap m'a mis une énorme claque. Je n'avais pas réalisé à quel point ça pouvait être si ingérable... quand l'enfant fait une crise, il faut parfois attendre que ça passe ou carrément se jeter sur lui pour le contrôler si il devient dangereux.

Par la suite, l'organisation s'est peu à peu mise en place. Le principe d'un référent pour un enfant était très judicieux, surtout quand on se rendant compte qu'il fallait être là à tous les moments de la vie quotidienne ( toilettes, essuyage de fesses, temps des repas...). On pouvait vraiment connaître tous les enfants, partager avec eux et ne pas s'attacher trop puisqu'on changeait de référent tous les jours. De plus, il y avait un animateur " volant " qui aidait les autres si besoin, c'était vraiment cool, même si l'effectif de 11 animateurs pour 9 enfants était déjà largement confortable.

Le thème de cette année m'a bien plu, bien que je trouve qu'on se soit un peu éparpillé. Le cinéma était un thème tellement large qu'il a fallu cibler les activités. Au menu cinéma muet avec spectacles de marionnettes, comédie musicale avec une veillée danse et blindtest, et film d'action avec une grande activité rallye photos et la projection d'un film. J'ai beaucoup aimé les activités proposées même si je dois avouer que je n'ai pas pu tellement en profiter ( en même temps je n'étais pas venue là pour ça ) .

Un autre aspect de cette colo qui m'a plu était le côté spirituel. Peut-être dérangeant pour certains et apaisant pour d'autres, il y avait une prière en début et fin de repas. Quelques messes ont ponctuées le séjour également. Et on pouvait parler à un prêtre librement. C'était très intéressant, et même si je ne suis pas catholique pratiquante, j'aime bien parfois retrouver des moments de reprise de conscience en la foi, et de recentrage religieux. Ça ne peut pas faire de mal !

Je pense que je ressors grandie de cette colonie de vacances, j'ai pu avoir une première approche du handicap, en étant totalement en immersion et de jours comme de nuits. J'ai appris à comprendre le handicap et à réaliser qu'avant d'être des cas, ce sont tout d'abord des enfants comme les autres, qui savent même peut-être mieux que nous, rire et profiter de la vie.

Malgré cela, je sais que je ne reprendrai pas le groupe des handis l'année prochaine, si je retourne dans cette colonie. Beaucoup de travail et d'investissement et très peu de câlins ( ils auraient plutôt tendance à frapper ... ). Je ne regrette cependant pas du tout cette expérience, et je suis très fière d'avoir pu aider ces enfants, y a eu de très beaux moments et les souvenirs resteront gravés . Je suis sur les rotules, mais je suis super fière, et c'est le principal !

4 commentaires:

  1. Moi ça me plairait beaucoup, mais je suis pas sûre d'être assez fort mentalement. Et je n'ai jamais entendu parlé de cette association alors que j'habites à côté du Mans ça s'appel comment ? :o
    Après c'est sur que c'est sûrement trèèès enrichissant et puis je pense que pour ce que tu veux faire plus tard, sur ton cv ça fera tip top !

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  2. Bravo à toi !Je connaissais une femme dont le frère était atteint d'un handicap mental, et c'était pas évident pour elle (ni pour le reste de sa famille). Même si j'ignore à quel point c'est dur car je ne l'ai pas vécu directement, je pense (d'après ce qu'elle racontait et ce que tu racontes) que ce n'est VRAIMENT pas évident. Après il y a différent "niveau", mais gérer des enfants qui font des crises sans crier gare, ce n'est pas facile. Donc bravo, vraiment.

    Si tu ne souhaites pas le faire l'année prochaine, ça peut se comprendre, mais tu as l'énorme mérite d'avoir essayé !

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  3. Très joli article ! C'est une superbe expérience ! Cependant, je comprends que tu sois crevée mais comme tu dis l'essentiel c'est d'être fière de toi ! (et tu as bien raison ;))

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