mardi 29 avril 2014

L'orientation ou ma petite perdition

Comme beaucoup de gens, je suis perdue niveau orientation. On nous demande trop tôt dans quelle voie on veut se diriger, le métier qui nous intéresse et on nous incite à travailler en ce sens. Dès le lycée, on choisit une voie, on nous place dans une filière. Et puis ensuite, plus moyen de retourner en arrière, et on se rend compte qu'on a peut-être fait les mauvais choix car on apprend vite que certaines formations ne sont accessibles qu'avec le diplôme qu'on n'a pas.


Après un bac L obtenu grâce à de bonnes notes en langues, je suis allée en fac d'anglais. J'aimais bien, j'étais forte au lycée, donc pourquoi pas. Je n'avais pas encore d'idée de métier donc en trois ans, j'aurais bien trouvé. Résultat, j'ai passé deux ans à errer sur les bancs de la fac, comprenant trop tard que cette approche de l'anglais n'était décidément pas pour moi. Trop théorique, trop pointilleux pour au final peu d'oral. J'ai quand même réussi à avoir un bac +1, mais qui ne me sert absolument à rien. Il faut savoir qu'entre temps, j'ai essayé de me réorienter en fac de culture et communication mais que ça n'a rien donné, je me suis éparpillée et je suis tombée vraiment malade, je n'ai pas pu continuer.

J'ai réfléchi longtemps, du fait de ma maladie, je n'ai pas pu tout de suite retourner à la fac,il fallait que j'attende la fin du premier semestre. Ça m'a laissé un bon mois et demi à la maison à stresser sur ce que j'avais la possibilité de faire. J'ai décidé de retourner à la fac pour avoir le deuxième semestre de ma première année pour avoir un bac + 1. Histoire de. Je ne savais pas quoi faire, autant me cultiver en allant à la fac que de rester à me morfondre devant des pâtes trop cuites.

J'ai pensé à mes points forts, à ce qui me plaisait chez moi et à mes défauts. J'ai tout listé et j'ai fait des recherches sur internet. Devenir diététicienne m'aurait bien plu, malheureusement, il fallait avoir fait un bac orienté scientifique pour accéder aux études...L'orthophonie avait l'air d'être un très beau métier, mais les études n'étaient accessibles qu'après un dur concours. Pleine d'entrain, je me suis inscrite en prépa orthophonie. Ce n'est qu'en cours d'année que j'ai réalisé que c'était vraiment difficile et que je n'aurais pas le courage de refaire une année de prépa. Aller aux différents concours coûte cher, surtout l'hotel et les transports et l'inscription est à 80euros à chaque fois. Sachant que j'en ai passé dix, ça revenait cher pour mes parents.

Je suis toujours en prépa orthophonie, mais je n'ai plus trop d'espoir. Je pense passer un concours très différent, mais qui reste dans un métier très social et très humain. Le concours d'aide médico-psychologique, qui est beaucoup plus accessible. J'ai vraiment besoin de me sentir utile, d'aider les gens et je ne veux pas forcément quelque chose en retour. J'espère que ce sera la toute dernière réorientation de ma vie, parce que ça commence un peu à me travailler. Je vois la plupart de mes anciens camarades qui sont en fin d'études ou qui sont carrément au travail. Et moi, je n'ai toujours rien. On dit qu'on avance chacun à son rythme, mais quand je vois le mien, j'ai la désagréable impression d'être englué dans un piège perpétuel.

Je ne sais pas si vous connaissez l'histoire de Léo le petit tigre. C'est un livre pour enfant que j'ai adoré étant petite. C'est l'histoire d'un petit tigre qui s'appelle Léo ( vous vous en doutiez je pense ) et qui est en retard sur tout le monde. Il ne sait pas bien lire, pas bien compter, il mange encore comme un cochon, alors que tous ses petits camarades sont propres et savent lire et compter. Il déprime un peu le pauvre, mais son papa a confiance en lui, il sait qu'un jour il s'éveillera. Et puis ce jour arrive, et le petit tigre réussit tout ce qu'il ne savait pas faire avant. La dernière page du livre conclut par un " moi aussi je sais le faire ! " super encourageant.




Parfois je me sens comme ce petit tigre, je me dis qu'un jour je vais avoir un éclair d'illumination et que je vais m'épanouir, me trouver enfin ! Avoir mon permis, un travail, réussir à faire une quiche, ce genre de choses.

12 commentaires:

  1. Je suis un petit tigre moi aussi. Bises

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  2. Tu as reçu mon commentaire précédent ou ça a beugué ? En gros je te disais un gros merde pour ton concours ! Chaque parcours est différent et j'ai aussi le sentiment d'être en décalage avec les autres qui eux, réussissent. J'ai une amie qui fait un stage dans un pays étranger (elle est en 3ème année de licence LEA) alors que moi je veux me réorienter en première année de BTS. On va finir par réussir !!

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  3. J'ai toujours pensé que quand je serai grand, je serai gardien de l'usine de Cacolac. Sauf que quand je m'y suis présenté, ils ont immédiatement compris que j'étais le loup dans la bergerie et ils ne m'ont pas laissé entrer.
    Du coup, je suis devenu punk, le temps d'apprendre à ma manière, puis je me suis orienté vers des études plus officielles, où j'ai bien mieux réussi que si j'avais commencé par là dès le début.
    La fac à 18 ans, c'est bon pour les moutons qui suivent docilement le troupeau ; le tigre ne suit que son instinct et personne n'osera nier sa majesté.

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  4. Je me reconnais dans ton article, j'ai eu bien des difficultés à m'orienter et à enfin trouver une formation qui me passionne... J'ai fait une prépa orthophonie, moi aussi. Mais, je n'étais pas assez motivée et c'était très sélectif, alors j'ai laissé tombé. J'ai eu ma Licence de Psycho, mais je ne me voyais pas continuer... J'ai pris du temps pour moi, pour réfléchir, & j'ai enfin trouvé ! Eh oui, certaines personnes savent tout de suite ce qu'elles veulent faire, pour d'autres ça prend plus de temps... Le plus important, pour moi, c'est de faire (dans l'idéal) quelque chose que l'on aime. On peut se permettre de se tromper, d'essayer si c'est pour finir par se trouver !

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  5. Si tu savais tout ce que j'aimerais faire en métier et que je ne peux pas car je n'ai aucun diplome et pas de quoi payer d'écoles :/

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  6. haaa l'orientation, la plus grosse plaie de ma vie.
    Depuis le lycée je ne fais que stagner, j'ai fait une prépa HEC : horrible.
    Une LLCE Anglais : ennui et ça ne mène pas à grand chose.
    Bref, du coup l'année prochaine je tente la communication/le journalisme, je pense que ça pourrait enfin me convenir !

    et je te souhaite bonne chance pour ton concours !!

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  7. Ah, l'orientation ! Vaste question !
    Pour moi, l'orientation, c"est surtout quelque chose qui te ferme des portes.
    Et, je suis d'accord avec toi quand tu dis qu'on nous le demande trop tôt : comment tu peux savoir en 3ème ce que tu veux faire quand tu seras grande ?

    Après la 3ème, je me suis orienter en BEP parce que je ne pensais pas avoir les capacités pour faire un bac général (qu'es-ce que je peux m'en mordre les doigts maintenant !). J'ai continué avec un bac technologique pour tenter les concours d'infirmières (juste une année, ça a pas marché, je me suis tourné vers autre chose). Je me suis inscrite à la fac par défaut, j'ai tenté le concours d'assistante sociale (1 fois, foiré aussi)... Là, je me retrouve avec une licence, presque deux masters 1.

    Mon parcours scolaire est "atypique", mon orientation n'a pas été linéaire et pourtant, si je me retourne sur mon parcours, j'en suis contente :)

    Je suis pour se planter, faire des erreurs et cela vaut pour l'orientation aussi :)

    Accroches-toi pour tes concours :) Et n'oublie pas que tout ce que tu as fait avant, c'est pas des années perdues, ce sont des années où tu as appris des choses, où tu as mûri.

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  8. Je comprends totalement puisqu'après un bac L, je ne savais toujours pas quoi faire. Je suis allée à la fac, en info-com... et je passe ma licence en ce moment en sachant pertinemment que je ne bosserais pas dans la communication. Je me réoriente complètement, j'ai passé les concours d'assistante sociale (rien à voir bonjour)
    Je pense que finalement on met le temps qu'il faut mais on finira tous par trouver notre ''voie'' (enfin j'espère!)
    Bon courage en tout cas (c'est un concours donc tu ne peux pas savoir ce qu'il va t'arriver, pour le coup je sais de quoi je parle ha ha ha (ausecours))

    Manon

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  9. Justement ce matin j'ai commencé à écrire un article sur le sujet.

    Je ne savais pas vraiment comment le structurer, ton article m'a aidée à organiser un peu mes pensées et à mieux argumenter mes propos.

    Merci pour ce beau sujet à réflexions, et rendez-vous sur mon blog vendredi pour voir mon article, qui peut-être, pourra t'apporter quelques réponses.

    En attendant, bon courage pour la suite, tu verras, tout finit par rentrer dans l'ordre :)

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  10. L'orientation, ah, cette galère... En troisième, je voulais faire infirmière. Je passe en seconde ST2S (santé et social) mais voila, ca ne me plait pas. Je me réoriente vers une première Littéraire avec 'l'idée de faire un BTS Tourisme pour faire guide accompagnateur. Mais mon niveau d'anglais est beaucoup trop faible et le restera malgré des progrès... En juillet dernier, je me retrouve alors sans rien, l'urgence est juste là. Je tente une licence histoire de l'art et archéologie mais bon, il y'a trop de théorie, aucune pratique, rien... Et du coup, j'en ai conclus que je voulais travailler au plus vite, que je voulais m'épanouir et apprendre, vivre d'une passion, je me réoriente vers un CAP Cuisine donc. Il va falloir chercher un patron, etc, mais je suis motivée... Et si vraiment je ne trouve pas, je chercherai cash un travail, peu importe lequel mais je ne veux pas faire de longues études.

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  11. Ton billet me parle beaucoup, justement j'ai écrit aujourd'hui sur le fait que j aurais aimé faire de longue études... Et que j'etais paumée

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  12. Je crois qu'on a tous ce sentiment... Et puis après on découvre ce qu'on veut faire et on se dit " ah si j'avais su j'aurais fait ça " " ah si j'avais si je me serais jamais lancée là dedans" etc.. Mais bon, après, il faut prendre tout ça comme des expériences qui nous forgent ( bon, on se rassure comme on peut quoi ahah).. Mais je suis d'accord, on nous demande bien trop tôt de choisir ce qu'on veut faire toute notre vie !

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