lundi 23 juin 2014

Le lien sororal

J'ai une soeur jumelle ( bon même deux mais là n'est pas la question ) dont je n'ai pas encore parlé dans ce blog.

C'est une histoire très compliquée, et pour tout vous résumer en moins de dix pages, on a été adopté séparément et je l'ai retrouvé il y a de cela maintenant 5 ans maintenant !



C'est quelqu'un que j'affectionne beaucoup, même si je la critique quand même un peu. Vu que c'est ma soeur jumelle, on a quand même nos ressemblances. Même si avec le temps, on a tendance à de plus en plus se différencier, on a toujours cette mélancolie dans le regard, quand on se perd un peu et que quelque chose nous bouscule trop fort, trop vite.

Etant donné que nous nous sommes retrouvées à l'adolescence, nous n'avons pas eu toute cette période où nous nous habillons pareil et où on s'amuse à s'échanger nos places. On s'est un peu rattrapé par la suite ! Au début on se ressemblait beaucoup, et puis les soucis sont venus de chaque côté, moi j'ai pris beaucoup de poids par exemple, et elle, avec sa vie de parisienne a bien entretenu sa ligne ! Aujourd'hui on ne se ressemble plus du tout, mais on voit quand même qu'il y a un petit air de famille, et c'est rassurant.

C'est quelqu'un qui est toujours là pour m'épauler, pour m'encourager dans mes projets. Même si elle peut avoir un petit côté je-sais-tout un peu énervant, je pense qu'elle veut toujours bien faire. J'ai souvent eu l'impression qu'elle se mettait au-dessus de moi, parce qu'elle ne vient pas du même milieu social que moi, mais je pense que ce n'est qu'une impression, elle est trop gentille pour penser à mal.

Là, elle vient de se fiancer. Je ne suis pas totalement d'accord avec ses choix, mais s'il elle est heureuse, je le suis pour elle. J'ai vraiment envie qu'on s'accompagne mutuellement dans nos démarches de bonheur.

Je la vois grandir, changer, et il est parfois dur de ne pas se comparer. Surtout quand c'est notre jumelle. On compare nos échecs, nos réussites, nos défis... A un moment j'avais l'impression qu'elle était tout le temps au-dessus de moi, je me sentais vraiment inférieure à elle. J'avais l'impression qu'elle savait où elle allait dans ses études, qu'elle montait une histoire d'amour bien solide... et que moi à côté je n'avais rien du tout. Ma petite histoire qui aujourd'hui est bien plus grande venait à peine de commencer et j'avais des doutes concernant l'orthophonie.

Au final, j'ai appris que chacune évolue à son rythme, et que ce n'est pas parce que les choses sont faites avant qu'elles en seront meilleures ! Je préfère me dire que je suis comme le bon vin, j'ai besoin de temps pour exalter tous mes arômes. Elle vit sa vie, je l'épaule, même si je ne suis pas tout à fait d'accord avec elle parfois. Mais c'est mon devoir de soeur d'être là. Et puis, on s'est raté plus de la moitié de notre vie alors autant être présente maintenant.

J'aimerais qu'elle se confie plus à moi. Au départ, quand je l'ai retrouvé, je me disais que j'allais enfin avoir la super meilleure amie que j'attendais. Qu'on ne pourrait pas passer un jour sans se téléphoner, qu'on se dirait tout, que je serais la première au courant pour tout. Et puis, j'ai compris qu'elle avait d'autres priorités, qu'elle n'envisageait pas les choses de la même façon peut-être, et puis qu'elle avait certainement déjà des amis à qui confier tout ça. Et puis, peut-être que je ne lui plais pas tant que ça après tout, peut-être qu'elle a été déçu en me rencontrant.


J'ai du mal à lui témoigner mon amour. Parce que c'est quelque chose que je fais rarement. Je suis avare de sentiments. Je ne donne pas mon amour à tout le monde, surtout quand je n'ai rien en retour. Parfois j'aimerais bien qu'elle m'envoie un message pour me dire " ça ne va pas , j'ai besoin de toi " . Je me sentirais utile, j'endosserais le rôle de la confidente, et au-delà de la confidente, je serais la soeur qui aide.

Ce lien que je trouve maladroit, que j'entretiens avec elle, est pourtant très cher à mes yeux. Je sais que ma soeur n'est pas quelqu'un qui montre ses faiblesses, qu'elle a une certaine fierté. Je suis plutôt l'inverse, j'ai tendance à pas mal m'épancher quand ça ne va pas. Je pense que nos caractères se complètent après tout. Le yin et le yang.

5 commentaires:

  1. Comme tu le dis toi-même vous avez chacun vos caractères et peut-être qu'elle s'ouvrira plus à toi par la suite... Tu n'es pas proche de ton autre jumelle ?

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  2. Oui une grande aventure ! Si tu as des questions, n'hésites pas :)
    A très vite !

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  3. c'est une histoire de vie pas courante rien que l'adoption ... et puis séparée de sa soeur pas évident...

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  4. Coucou ! Très joli ton article.
    La comparaison entre soeurs, frères/soeurs est toujours faites que l'ont soit jumeaux/jumelles ou pas. En tout cas je me compare souvent à mon frangin bien qu'on ne soit pas jumeaux. Mais l'important c'est de communiquer. Je suis comme toi avare de sentiments, j'ai du mal à les dire et j'ai ma petite fierté. C'est magique de l'avoir retrouvé et de partager ces moments importants de la vie avec elle. :)

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  5. Comme des sœurs quoi! L'amitié entre sœurs n'est pas toujours simple...pas vraiment amies, pas forcément proches, on se compare, on se jalouse même si on s'aime.. et pourtant il y a ce lien que l'on garde quoi qu'il arrive! C'est une sacrée histoire en tout cas...

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