lundi 28 juillet 2014

Se retrouver

Elle souffle. Elle respire. Le revoir, enfin. Cela fait trois semaines, trois petites semaines, si courtes mais tellement longues loin de lui. Elle a le coeur qui palpite, qui sursaute à chaque arrivée. Et si c'était lui, la silhouette au loin ?



Elle se sent comme une adolescente, comme au premier rendez-vous. Elle a peur de ne pas plaire, de lui déplaire. Est-ce que j'ai changé, dis ? Est-ce qu'il y a toujours ton coeur qui s'agite, qui frétille à ma vue, est-ce que me voir t'émoustille toujours ? Moi je n'ai pas changé tu sais, mon amour pour toi est toujours aussi fort, je t'aime comme avant. Ne pas te voir m'a juste rappelé comme c'était doux, comme c'était bon de se manquer parfois. Se retrouver dans la joie, dans l'effusion des sentiments. Je suis là, je suis encore là, à t'attendre. Ça sera toujours comme ça, on sera toujours tous les deux à s'attendre.

Cette gare, elle la connaît par coeur, elle l'a arpentée de long en large, elle se revoit encore attrapant le dernier train, cherchant ses billets dans son sac ou tirant une latte avant le coup de sifflet. Elle connaît ceux qui partent, le regard toujours pressé, rivé aux panneaux d'affichage. Et le bond qu'ils font lorsque retentit le jingle de départ. Elle croisent aussi ceux qui reviennent, un peu perdu, cherchant du regard la personne qui les attend, tirant leur valise une dernière fois après un long voyage, un peu fatigué mais content de rentrer.

Ce soir, elle fait partie de ceux là. Il l'attend, elle le sait, elle vient de recevoir un message. Le train arrive en gare, sera t-il sur le quai, à la guetter à la fenêtre ? Elle a envie de lui dire, de le serrer dans ses bras bien fort, de lui dire oh mon amour tu m'as manqué, je voudrais t'avoir avec moi tous les jours, je voudrais t'accrocher , faire de toi un petit porte-clé pour ne plus jamais avoir à te perdre. Tu m'attends ce soir, mais est-ce que tu m'attendrais toute ta vie ?

Elle sort de son compartiment, se fait un peu bousculer, attrape son sac de voyage. Il est juste là, à la porte, à la sortie du train. Et comme d'habitude, elle saute dans ses bras, du train à ses bras. Cette chaleur rassurante qui l'envahit, ce petit pincement au coeur qui comble les incertitudes. Il lui parle de ce qu'il a fait pendant qu'elle n'était pas là, lui raconte ses journées de travail, toujours les mêmes mais toujours aussi intéressantes. Elle lui dit qu'elle a eu du mal à garder l'oeil ouvert durant le voyage, elle lui racontera tout ça demain. Il lui porte son sac, elle lui tient le bras. Et ils s'en vont tous deux, dans la lumière des lampadaires, vers leur petit nid douillet.


Article écrit dans le cadre du projet Les jolies plumes

Petite piqûre de rappel ? : "Hall d’aéroport, quai de gare, siège arrière d’un taxi, aire d’autoroute. Il y a ceux qui partent, ceux qui arrivent, ceux qui fuient, ceux qui attendent. Et il y a vous/votre personnage."

4 commentaires:

  1. Très jolie note :) On vibre avec ton personnage, on ressent ses émotions.
    Bravo !

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  2. J'aime beaucoup ta façon d'écrire, c'est très poétique :)

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  3. "faire de toi un petit porte-clé pour ne plus jamais avoir à te perdre" <3 <3 <3
    très très beau texte :)

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