vendredi 24 octobre 2014

Ca ira

Je commence à doucement réapprendre les petites choses du quotidien sans elle. Je ne l'attends plus à table, et je sais que plus personne ne nous attendra quand on reviendra d'une virée shopping avec ma maman et mon petit frère.
Elle est vraiment partie hier, ça a duré toute la journée, c'était tellement éprouvant. J'ai pris 10 ans en quelques heures. On grandit parfois plus en quelques jours qu'en quelques années.
Ca m'a fait du bien de voir que les gens de ma famille se sont déplacés parfois de très loin pour lui rendre un dernier hommage. J'ai lu un texte à la messe avec ma maman, et je suis fière de lui avoir offert ce dernier cadeau.
J'espère qu'elle est avec mon papi bien au chaud au paradis, et qu'elle peut manger autant de sel qu'elle le veut.



J'ai des moments où je suis exécrable ces derniers temps, où je n'ai pas envie de parler, simplement parce que tout m'agresse. Je suis sortie en ville changer des billets de train, l'ambiance autour de moi, les gens qui parlent, j'ai clairement eu envie de me mettre en boule dans mon lit et de ne plus sortir. S'ajoute à cela l'information que je redoutais tant, j'étais cocue jusqu'à la moelle depuis mai. Et toute la famille qui était au courant et qui faisait semblant devant moi, alors qu'ils félicitaient leur fils quand il rentrait d'une charmante compagnie. Bravo mon fils, tu es un bon, tu les cumules. Clap Clap Clap.

C'est pour ça que j'ai peur , j'ai affreusement peur de quelconque relation. J'ai peur de m'attacher encore, de me mettre des œillères et d'être blessée comme pas permis. Mais d'un autre côté, je suis tellement fleur bleue et naïve que je crois encore qu'il y a quelqu'un qui ne se lassera jamais de m'enlacer.

Et puis, la vie continue. Au delà des doutes, au delà des épreuves, il faut continuer. Parce que c'est aussi ça la vie, c'est aussi s'en prendre plein la tête, mais pouvoir se relever. Quand je vois qu'hier j'ai réussi à rire de bon coeur, que j'ai pris des gens en pleurs dans mes bras, et que le soleil brillait d'un réel éclat, je me dis que tout n'est pas perdu. Y a encore de l'espoir. Faut pas s'arrêter au premier échec, y en aura tellement d'autres. Faut juste se dire que ça passera, ça ira, tout passe, on se remet de tout.

Ma mamie est bien, elle est encore dans mon coeur, elle y sera toujours. Et bien sûr que je trouverais quelqu'un qui me mérite, quelqu'un d'intelligent, quelqu'un de câlin, pas un manipulateur pervers narcissique qui me trainera dans la boue et qui levera la main sur moi.

Alors ça ira, ça ira. Mes épaules me font mal, j'ai toute la peine qui repose dessus, mais je prends des bains tous les jours. Et je chante de plus en plus.

4 commentaires:

  1. Franchement j'espre pour toi que tu trouveras une personne digne et honnête même si de nos jours c'est pas facile à trouver ! La vie est jamais facile malheureusement mais toutes ces épreuves nous rendent plus forts ! Je salue ton courage. Maintenant tu vas pouvoir te concentrer sur toi & prendre tout le temps qu'il te faut !
    Bisous ♥

    RépondreSupprimer
  2. Je te souhaite tout le bonheur que tu mérites en tout cas ... :) après la pluie le beau temps comme on dit, je suis sûre que c'est vrai

    RépondreSupprimer
  3. C'est très touchant ! Bon courage à toi.

    RépondreSupprimer
  4. Je suis de tout coeur avec toi, très sincèrement saches le. Je ne te connais pas, je découvre ton juste ton blog mais demain ça va faire 6 mois que j'ai vécu la même douleur que toi. 6 mois qu'elle est partie. Lundi, 6 mois qu'elle est enterrée.
    10 et 7 jours avant mon anniversaire… 10 jours après l'avoir vu pour la dernière fois… 3 jours après l'avoir eu au téléphone, elle avait pourtant l'air d'aller si bien malgré sa présence à la clinique.

    Après, tout s'est enchainé. Quand j'ai vu ma mère j'ai compris pourquoi on pouvait "mourir d'amour" et je sais que certainement plus tard, quand je la perdrais à mon tour, je serai dans le même état car notre relation est la même que celle qu'était la leur.

    Ca ne va pas être facile, le temps va vite passer, les choses de la vie vont s'enchainer.
    Déjà que je ne suis pas super aimable comme fille quand ça me chante (ça c'est ma mère qui le dit malgré tout mdr) alors par moment…
    J'ai beaucoup pleuré le jour J puis la veille au soir de la cérémonie. Pendant je n'ai pas trouvé les larmes, trop occupée à sécher celles des autres autour de moi. Et puis je suis montée en pression jusqu'au jour où je suis enfin retournée au cimetière, 3 mois et demi après. J'ai pleuré, beaucoup, beaucoup et je me suis rendue compte que je n'avais pas pleuré tout ce que j'avais à pleurer. Il est important d'évacuer car sinon ce sont les pauvres malheureux qui nous entourent qui en pâtissent.

    Je n'ai pas parlé de mon chagrin ou presque pas. A une amie qui a beaucoup souffert de la perte de son grand père il y a 3 ans, c'est tout. Je n'ai pas vraiment envie d'en parler car beaucoup trouveraient bizarre qu'elle "ne me manque pas", ils ne comprendraient pas cette impression que j'ai de pourtant toujours pouvoir l'atteindre dès que j'en ai envie. Je sais pas si y'a une vie après la mort, ni si on peut communiquer avec eux mais il y a quelque chose…

    excuse moi pour le pavé :(

    RépondreSupprimer

Merci de me laisser une petite bafouille, ça fait toujours plaisir ! N'hésite pas à me laisser l'adresse de ton blog, sois certain que j'irais faire un petit tour ♥